LA MYÉLOFIBROSE

GÉNÉRALITÉS :

Appelée aussi Splénomégalie myéloïde. Elle peut survenir à tout âge, mais n’atteint généralement une forme grave qu’au-delà de 50 ans.
Le corps médical distingue deux formes de myélofibrose :

  • La myélifibrose primitive qui se développe spontanément
  • Les myélofibroses secondaires qui surviennent après des années de thrombocytémie essentielle ou de polyglobulie de Vaquez.

Les différences se situent essentiellement au niveau du diagnostic. La prise en charge est sensiblement la même dans tous les cas.

SYMPTÔMES :

  • Myélofibrose primitive :

Cette pathologie ; lorsqu’elle en est à ses débuts ne présente pas de caractères très remarquables. Les symptômes sont communs avec la TE : fatigue importante, céphalées, parfois des AIT ( accidents ischémiques transitoires). Maladie quelque peu insidieuse, elle n’attire l’attention que lorsque les effets spécifiques de la maladie apparaissent :  perte de poids inexpliquée, fièvre, sueurs nocturnes et surtout gêne due à la splénomégalie. La rate peut atteindre plus de 30 cm, nécessitant son ablation (splénectomie) pour juguler les risques d’éclatement accidentel.

  • Myélofibroses secondaires à TE ou PV :

Un malade atteint de TE ou de PV, s’il a fait l’effort de s’informer, sait que sa maladie peut se transformer en myélofibrose. S’agissant d’un malade déjà suivi pour une NMP, il fait des hémogrammes régulièrement. Dans ce cas, la baisse progressive et régulière des trois lignées doit inquiéter et l’amener à consulter son médecin hématologue. Les symptômes caractéristiques de la maladie décrits au paragraphe précédent  peuvent survenir sans qu’on y est pris garde auparavant en cas de manque de surveillance ou de déni.

LE DIAGNOSTIC :

  • Myélofibrose primitive :

L’hémogramme montre souvent une poussée des plaquettes concomitante à une poussée des leucocytes ( le plus souvent des PNN). On s’assure que le poussée leucocytaire n’est pas simplement due à une infection avant de prolonger l’examen. Le diagnostic de JAK2V617F. permet de confirmer la présence d’une NMP s’il est positif ; s’il est négatif, on devrait continuer la recherche diagnostique.
Un autre symptôme très évocateur est la présence d’une grosse rate, relativement facile à évaluer lors de la palpation.
Mais finalement, c’est l’examen au microscope d’un échantillon de moelle qui permet d’affirmer la présence de fibrose et d’en donner une appréciation ( degré 2 à 4).
Un des aspects les plus dommageables est l’apparition d’une anémie chronique avec une hémoglobine < 10. C’est un des premiers aspects de la maladie qu’on maîtrise.

LES TRAITEMENTS :

Les moyens de lutte contre l’anémie sont simples. Dans un premier temps, on supplémentera en EPO ( hématopoïétine), l’enzyme qui permet la transformation des cellules souches hématopoïétiques en érythrocytes.
Si cette supplémentation n’assure pas ou n’assure plus une remontée satisfaisante de l’hémoglobine, on passera par des transfusions dont la fréquence sera déterminée par le résultat obtenu.
Jusqu’il y a peu de temps les produits biochimiques ne donnaient pas de résultats significatifs. Les Interféron pégylés ont été essayés sans grand succès. Ne restait alors que la greffe allogénique. Malheureusement la greffe n’était réservée qu’à des malades jeunes et en bon état général. Les progrès récents de ces techniques permettent au moyen de chimiothérapies atténuées de traiter des personnes de plus en plus âgées. La greffe reste une technique compliquée ; le GVH ou Graft Versus Host (réaction du greffon contre l’hôte) reste difficile à maîtriser. Au total, une technique difficile et coûteuse qui reste l’exception.
Les anti-JAK2, au rang desquels le Jakavi, apportent pour la première fois une solution thérapeutique permettant de maîtriser quelque peu cette pathologie. La tolérance à cette molécule est assez aléatoire. On constate dans les meilleurs cas une diminution sensible du volume de la rate, une reprise de poids. On peut espacer, voir supprimer les transfusions. L’usage du Jakavi est limité par le risque de thrombopénie.
Ces traitements n’apporteront pas de solution radicale, mais permettent de maintenir le malade en phase chronique et peuvent servir de préparation à la greffe.

PRONOSTIC :

La myélofibrose comporte une phase chronique dont on ne sait pas prédire la durée, de quelques années à quelques décennie. Les anti-JAK2 permettront de conforter cette phase en plateau et donc de prolonger la vie.
L’évolution se fait soit vers une leucémie aiguë myéloblastique ; soit plus rarement vers une leucémie myélodysplasique.
Dans le premier cas, l’apparition de blastes circulants (blastes = leucocytes immatures) signifie qu’ils vont envahir et bloquer la moelle. Au-delà de 25 à 30 % de blastes circulants, la progression de la maladie est irréversible.
Dans le second cas, la production de la moelle s’effondre brusquement entrainant le décès rapidement.

CRITÈRES D’ÉVOLUTION :

Faut-il ou non procéder à l’ablation de la rate pour cette maladie. La question a été largement débattue. Un consensus se dégage : on ne procèdera à cette intervention que si le risque d’éclatement est primordial.

 

 

 

Date de l’artcle : 25/10/2012

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